d’un très-grand talent, ont cultivé la médecine sans
avoir même, pour ainsi dire, commencé la science,
qu’on doit croire que, si cette révolution doit s’opérer,
ce sera par les efforts réunis d’un corps qui,
composé de savants animés des mêmes vues, travaillant
sur le même plan, puisse, par sa constitution,
joindre aux soins de la pratique ou de renseignement,
les recherches nécessaires pour approfondir
les principes de la science et en accélérer les progrès.
Tel nous paraît être le but le plus important, quoique
peut-être encore éloigné, qu’une académie de
médecine puisse se proposer. Tel a été l’espoir de
ses instituteurs, qui, plus jaloux d’être utiles aux
hommes que de surprendre les applaudissements de
la multitude, se sont occupés d’un bien que leurs
lumières leur faisaient apercevoir dans un éloignement
où la vue du vulgaire ne pouvait atteindre ; et
leur zèle n’a pu se refroidir par la certitude de
n’obtenir, pour prix de leur bienfaisance, ni reconnaissance, ni gloire populaire.
Cet établissement devait éprouver des contradictions, et il n’aurait pu y résister s’il n’eût été formé d’hommes éclairés, pleins d’ardeur pour le travail, et animés d’un véritable zèle pour le progrès des sciences. M. Bucquet réunissait toutes ces qualités ; il y joignait ce courage qui sait préférer le sentiment de sa conscience à l’opinion de ceux même qu’on estime ; supporter avec patience les jugements de la prévention, et attendre du temps le moment de la justice.
Déjà il avait donné à l’Académie des sciences plu-