Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 2.djvu/444

Cette page n’a pas encore été corrigée
424
ÉLOGE DE M. BUCQUET.


ont transmis, n’a pu cependant cette fois demeurer aussi caché qu’il eût voulu l’être. Le reste de ces analyses, quoiqu’il fût presque complet, n’a point été présenté à l’Académie ; la plupart des substances analysées avaient été tirées de Suède ; les deux savants français crurent devoir faire hommage de leur travail à M. Bergman, qui, de son côté, avait analysé une partie des mêmes substances, et ils n’ont pas voulu publier leurs recherches sans avoir répété leurs analyses, et découvert par quelle cause quelques-uns de leurs résultats différaient de ceux du célèbre Suédois.

Au commencement de 1776, avant son admission à l’Académie, M. Bucquet était entré dans une société qu’une administration vraiment occupée du bien du peuple, venait de former pour lui assurer des secours dans les maladies épidémiques, et dans celles qui, en attaquant les animaux nécessaires à l’agriculture, exposent les hommes à manquer de subsistances : cette société embrassait, dans son travail, toutes les branches de la médecine qu’elle devait chercher à perfectionner, non-seulement par les travaux de ses membres, mais en dirigeant des observateurs répandus dans toute l’Europe, et en recueillant leurs observations pour en offrir au public l’ensemble et les résultats. Quelques services que la médecine ait rendus à l’humanité, elle est encore bien éloignée d’être une véritable science comme elle doit le devenir un jour, ainsi que tous les arts dont les opérations sont soumises aux lois de la physique. Cependant, un si grand nombre d’hommes,