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ÉLOGE DE M. BUCQUET.


raître ; quelques-uns ont été retirés par l’auteur, plus sévère pour ses propres ouvrages que ses juges ; car ceux-ci s’étaient contentés de prononcer que ce qu’il avait fait était bien, tandis que lui-même s’était bientôt aperçu de la possibilité de mieux faire, et s’en était senti capable.

Nous n’entrerons pas ici dans le détail de ces mémoires, quoique les objets en soient toujours ou intéressants pour le progrès des sciences, ou utiles, soit aux arts, soit à la médecine, parce qu’ils renferment moins des découvertes nouvelles que des suites d’expériences bien liées entre elles et discutées avec soin, ou des analyses faites avec exactitude et par des méthodes certaines.

L’Académie, à qui ces travaux avaient fait connaître M. Bucquet comme un chimiste savant et exact, comme un physicien d’un esprit sûr, également éloigné de s’asservir timidement à la routine, ou de s’égarer dans les hypothèses et les paradoxes, l’admit au nombre de ses membres à la mort de M. Bourdelin ; elle savait d’ailleurs qu’elle trouverait en lui un savant capable de donner du prix à ses travaux, par la manière de les présenter ; dont l’activité et le zèle étaient infatigables, et dont l’esprit réunissait à une grande variété de connaissances, une heureuse flexibilité qui lui permettait de se charger de tous les travaux, de toutes les recherches que l’Académie voudrait lui imposer.

Sensible à l’honneur d’être admis dans l’Académie, d’y être appelé par l’estime, par la confiance, par le vœu unanime de ses confrères, enfin par la