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ÉLOGE DE M. BUCQUET.


sciences, s’unit à celui de la reconnaissance qu’on doit au maître qui nous les a enseignées.

M. Bucquet avait senti qu’il serait difficile que ses cours fussent utiles, s’il ne joignait à ses leçons des ouvrages destinés à mettre ses élèves en état de les suivre, et à leur en rappeler les résultats : il publia, dans cette vue, son Introduction à l’analyse du règne minéral, et ensuite son Introduction à celle du règne végétal.

Ces deux ouvrages ont le mérite qu’on doit exiger d’un livre élémentaire dans les sciences physiques ; la nomenclature en est aussi simple que l’état actuel des sciences peut le permettre ; l’ordre en est méthodique et clair ; les expériences y sont bien décrites ; les théories y sont exposées avec clarté, et avec cet esprit philosophique qui apprend à distinguer ce qui est prouvé de ce qui n’est qu’adopté par les savants ; qui sait placer à côté des preuves les doutes qui peuvent en diminuer la force ; qui enfin, en présentant le corps d’une science, montre tout ce que les hommes savent, en laissant voir combien ce qu’ils savent est peu de chose. L’Introduction à l’analyse du règne végétal a un mérite de plus : on sait combien cette partie de la chimie doit aux chimistes français, qu’elle est née, pour ainsi dire, dans l’école de MM. Rouelle (du moins si l’on ne doit dater l’origine d’une science que du temps où la méthode d’y découvrir la vérité a été développée ) ; et qu’enfin c’est dans cette même école que cette science a fait les plus grands progrès : or, MM. Rouelle, plus occupes du plaisir de découvrir