Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 2.djvu/411

Cette page n’a pas encore été corrigée
391
ÉLOGE DE M. LIEUTAUD.


pour aimer mieux avoir des frères que des esclaves ; et un peuple-roi, instruit par ses malheurs, donner, trop à regret peut-être, un exemple de justice à l’égard d’un peuple-sujet ; exemple unique dans l’histoire, et que l’Angleterre doit se repentir de n’avoir pas donné quelques années plus tôt. Cette révolution eut été pour M. d’Arci le jour le plus heureux de sa vie ; mais le sort lui enviait cette consolation, et ses derniers regards n’ont pas vu la liberté de son pays.

La place de pensionnaire-géomètre, qu’occupait M. d’Arci, a été remplie par M. l’abbé Bossut, déjà associé dans la même classe.

Séparateur

ÉLOGE DE M. LIEUTAUD.


Joseph Lieutaud, conseiller d’État, premier médecin du roi, de Monsieur, frère du roi, et de monsieur le comte d’Artois, ancien professeur de médecine en l’université d’Aix, docteur -régent de la faculté de médecine de Paris, associé de l’Académie des sciences, président de la Société royale de médecine, de la Société royale de Londres, etc., naquit à Aix en Provence, le 21 juin 1703, de Jean-Baptiste Lieutaud, avocat au parlement d’Aix, et de Louise Garidel. Il était le dernier de douze enfants.

La famille de M. Lieutaud, établie à Aix depuis un temps immémorial, a produit, dans le dernier siècle et dans celui-ci, un grand nombre d’officiers