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ÉLOGE DE M. LE COMTE D'ARCI.


un pendule contre lequel ces projectiles viennent frapper, et la grandeur des arcs décrits par ce pendule donne les forces cherchées. Cette méthode, que Robins a employée, est préférable à celle où l’on voudrait juger des forces par les portées, et M. d’Arci a rendu plus exacte la machine qu’il a imitée de Robins.

Ces expériences prouvent que plus on augmente la longueur des pièces, plus la force est augmentée, ou du moins que, pour de très-grandes longueurs, l’augmentation qui en résulte surpasse de beaucoup, et l’augmentation du frottement et celle de la résistance de l’air. Au contraire, l’augmentation de force, produite par une plus grande charge, dans un canon de longueur donnée, a des limites très-étroites.

La loi de la résistance que l’air oppose aux boulets, était un des objets les plus essentiels et en même temps le plus difficile de ces recherches, Robins avait senti que si la loi qui donne la résistance proportionnelle aux carrés des vitesses, a lieu, même pour les fluides élastiques, dans de petites vitesses, elle cesse d’être juste et même approchée, lorsque les vitesses deviennent très-grandes. Il avait fait, pour déterminer la loi qu’il fallait substituer à cette ancienne loi, une suite d’expériences intéressantes ; mais elles étaient bien loin de décider la question. Ce même objet a occupé M. d’Arci jusqu’à la fin de sa vie ; avec des instruments meilleurs et un plan de recherches mieux combiné, il avait des ressources mathématiques plus étendues que celles de Robins ; mais il n’était point satisfait en-