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ÉLOGE DE M. LE COMTE D'ARCI.


la nature : il faut remarquer encore que deux de ces principes, lorsqu’ils ne se réduisent pas à un seul diversement présenté, peuvent résoudre tous les problèmes de mécanique, mais qu’en général il est nécessaire d’en employer deux. Le principe lumineux et simple, donné par M. D’Alembert en 1742, est jusqu’ici l’unique qui puisse suffire seul à la solution des problèmes, parce qu’il est direct, et qu’il n’est pour ainsi dire que l’expression mathématique des notions premières et essentielles de l’action et du mouvement ; il est aussi le seul, et par la même raison, qui puisse donner la démonstration de tous les autres, et qui nous fasse distinguer le sens dans lequel chacun d’eux peut être regardé comme vrai.

Lorsque M. le chevalier d’Arci entra dans l’Académie, l’électricité occupait tous les physiciens. Cette espèce de mode, qui fixe successivement les regards du public et les vues des savants sur les différentes parties des sciences, sert à leur progrès, quoiqu’elle soit plus souvent la suite que la cause des découvertes les plus brillantes ; mais les découvertes brillantes laissent presque toujours entre elles et les vérités qui les ont précédées, un vide qu’il faut remplir. Les inventeurs ne saisissent pas toutes les conséquences de leurs découvertes, n’en développent pas tous les usages, et c’est pour remplir ce vide, pour suivre ces conséquences, pour multiplier ces usages, que le concours de plusieurs savants devient nécessaire.

L’électricité agit sur les corps avec une force susceptible d’être assujettie au calcul, et, pour analyser