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ÉLOGE DE M. LE COMTE D’ARCI.


rie générale des mouvements des corps finis, quelle qu’en soit la figure. La vérité ne nous permet pas de dissimuler que les géomètres s’accordent à trouver une erreur dans la nouvelle solution que M. d’Arci en a donnée ; mais si on songe que les premiers mathématiciens de l’Europe avaient inutilement tenté de résoudre ce problème ; que Newton lui-même n’avait pas été plus heureux que M. d’Arci ; qu’enfin, depuis que le défaut de sa solution a été remarqué, de savants géomètres en ont publié de nouvelles, où l’on a pu observer aussi des erreurs, alors on sentira que celle qui est échappée à M. d’Arci n’affaiblit en rien les preuves multipliées que ses autres ouvrages ont données de sa sagacité et de ses talents.

Le principe de la conservation du mouvement giratoire, comme celui de la conservation des forces vives, comme celui de la moindre action, enfin, comme tous les autres principes du même genre, peut être sujet à quelques exceptions, ou plutôt à quelques modifications ; le calcul en avertit, il indique, il corrige les erreurs où l’on pourrait tomber en donnant à ces principes une trop grande étendue ; ainsi ils peuvent toujours être employés comme des formules mathématiques. On sait avec quel succès MM. Bernoulli se sont servis de celui des forces vives, et quel heureux usage MM. Euler et de La Grange ont fait de celui de la moindre action ; mais (ainsi que l’ont remarqué eux-mêmes ces illustres géomètres) on se tromperait en regardant aucun de ces principes comme une des lois invariables de