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ÉLOGE DE M. LE COMTE D'ARCI.


deux illustres géomètres ; enfin, ce principe ne s’applique immédiatement qu’aux mouvements libres, et, pour l’étendre aux mouvements assujettis à des conditions, M. d’Arci employait une méthode à la fois originale et simple, élégante et ingénieuse.

En 1730, il présenta son principe sous une autre forme ; il l’appela le principe de la conservation d’action y pour l’opposer en quelque sorte au principe de la moindre action, auquel M. de Maupertuis était parvenu à donner une grande célébrité, et que M. d’Arci avait attaqué dans plusieurs mémoires. On sait quelles disputes ce principe produisit, combien elles furent inutiles aux progrès des sciences, et affligeantes pour ceux qui s’intéressent à leur gloire. Nous n’entrerons point dans ces discussions qui ont cessé d’intéresser les mathématiciens, et que nous croyons qu’on peut regarder comme absolument terminées, depuis qu’un géomètre philosophe a fixé, avec autant de précision que d’impartialité, ce qu’on doit penser de la métaphysique de ce principe, dans quelques-uns des articles dont il a enrichi l’Encyclopédie.

M. d’Arci a employé son principe à la solution de plusieurs problèmes ; parmi ceux auxquels il l’applique, on remarque le problème de la précession des équinoxes, le plus difficile peut-être de l’astronomie physique, et celui dont la solution a contribué le plus à prouver la vérité de la loi générale, découverte par Newton. M. D’Alembert avait résolu le premier ce problème, plusieurs années auparavant, par une méthode directe, qui embrasse la théo-