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ÉLOGE DE M. DE HALLER.


tiques, où il y a presque toujours un parti populaire, l’impossibilité d’une démocratie bien réglée est si généralement la seule raison publique que l’on oppose à ce parti, qu’il ne faut pas s’étonner si le roman démocratique, qui semblait devoir compléter les œuvres politiques de M. de Haller, n’a pas même été entrepris.

Les occupations auxquelles il se livrait comme magistrat ne l’enlevèrent pas tout entier à ses travaux physiques. Ses expériences sur le poulet furent faites à Berne ; il s’occupait sans relâche à perfectionner et à compléter sa physiologie ; il mit en ordre ses bibliothèques ; il recueillit sous différents titres ses ouvrages épars ; il continua d’envoyer des mémoires à presque toutes les compagnies savantes dont il était membre ; l’Académie des sciences en a inséré plusieurs dans ses recueils, et ces seuls mémoires, dont nous ne rapporterons pas même ici les titres, auraient fourni assez de matériaux pour l’éloge d’un autre que lui.

Enfin, il remplit les suppléments de l’Encyclopédie d’articles d’anatomie, de médecine et de physiologie ; il semble que cette étendue de connaissances, cette profondeur de pensées qui distinguent tous ses ouvrages de physique, soient plus frappantes encore dans ces articles où la nature de l’ouvrage le forçait de resserrer plus d’idées dans un plus petit espace ; et l’on est étonné en même temps de la précision et même de l’élégance de son style. Souvent on y trouve, comme dans quelques petits ouvrages qu’il a écrits également en français, une éloquence