Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 2.djvu/333

Cette page n’a pas encore été corrigée
313
ÉLOGE DE M. DE HALLER.


même temps sur des dépenses moins nécessaires.

Il dressa le plan d’une maison d’éducation destinée aux fils des citoyens opulents. Ce plan avait pour objet principal de former les hommes qui devaient un jour remplir les places de la république, et de leur apprendre, non ce que les grammairiens du seizième siècle avaient cru qu’il fallait enseigner, mais ce que les philosophes et les hommes d’État du dix-huitième siècle peuvent croire utile à l’humanité.

M. de Haller savait combien les pasteurs dispersés dans les campagnes peuvent y contribuer à la félicité du peuple, lorsque leur fortune leur permet de joindre à leurs consolations des secours distribués avec sagesse ; lorsque, supérieurs au besoin, qui inspire des passions basses et fait naître des vues étroites, ils peuvent réunir les lumières et la vertu, instruire et édifier. Il sentait surtout combien il importe que ces pasteurs, destinés à conduire les autres et à les éclairer, ne soient pas dans la dépendance des hommes dont ils ont à combattre les préjugés et les vices, et qu’ils n’aient pas des intérêts qui les rendent les ennemis de ceux dont ils doivent être les consolateurs et les amis. M. de Haller détermina le gouvernement de Berne à augmenter les appointements du clergé du pays de Vaud, et fut chargé de la distribution.

Il existe à Berne un conseil de santé, occupé de veiller, et sur les abus qui peuvent intéresser la vie du peuple, et sur les secours qui peuvent lui. être nécessaires. Il ne faut attendre du peuple ni attention pour sa santé, ni prévoyance contre les maux