Haller suivit les progrès de l’accroissement et de la
solidité des os dans les animaux que renferment les
œufs : ensuite il examina les progrès de la formation
du calus dans les os des animaux adultes ; il crut
avoir découvert, dans ces expériences, que les os ne
sont d’abord qu’une gelée peu consistante, mais
déjà organisée et fournie de vaisseaux d’abord insensibles à la vue, parce qu’ils sont transparents et
remplis d’une liqueur non colorée. Cette gelée prend
ensuite une consistance plus solide ; les vaisseaux
deviennent visibles ; elle s’ossifie enfin par le dépôt
d’une matière terreuse qu’abandonne le sang des
artères qui la traversent. Selon lui, le périoste ne
contribue en rien à l’ossification, parce que cette
membrane a une organisation toute différente de
celle des os, et qu’il y a des os qui en sont privés ;
que souvent des calus ou des productions osseuses
recouvrent le périoste ; et qu’enfin dans l’animal
naissant, à l’instant où les os prennent leur consistance, ils n’ont aucune adhérence avec le périoste.
Ces idées de M. de Haller sont contraires à celles de M. Duhamel, qui explique la formation des os par l’ossification successive des lames du périoste. A la vérité, quelques-unes des expériences de M. de Haller paraissent difficiles à expliquer, si on adopte l’opinion de M. Duhamel ; mais il n’est pas moins difficile d’expliquer, dans le système de M. de Haller, la formation des lames osseuses, et surtout les couches alternativement rouges et blanches qu’on observe dans les os des animaux nourris, tantôt avec leurs aliments ordinaires, tantôt avec ces aliments