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ÉLOGE DE M. DE HALLER.


sur la formation des os, qu’enfin il se crut en état d’embrasser la physiologie dans toute son étendue : encore sa première édition portait-elle le titre modeste d’une simple esquisse ; et ce n’a été qu’après plus de trente ans de travail et de recherches immenses, qu’il a cru pouvoir donner à son ouvrage le titre qu’il méritait.

Toutes les parties du corps humain y sont décrites ; leurs fonctions véritables y sont expliquées ; on y examine les opinions ou célèbres ou du moins avancées par des’auteurs célèbres, qui ont attribué aux mêmes parties différents usages : M. de Haller ne décide pas toujours entre ces opinions, quelquefois même il montre qu’il faut les rejeter toutes. Rien de ce qui était important dans les ouvrages publiés avant lui n’avait échappé à ses lectures, et presque partout il ajoute aux connaissances qu’il a puisées dans les livres, des observations qui lui sont propres.

Nous n’entrerons point dans le détail immense des erreurs que M. de Haller a détruites dans sa physiologie ; des faits nouveaux qu’il y a consignés ; des vues ingénieuses ou profondes qu’il y a répandues ; des doutes qu’il a éclaircis ; des théories qu’il a perfectionnées ou rectifiées. Il faudrait copier presque tout son ouvrage : nous ne parlerons que des objets sur lesquels il a tiré presque tout de son propre fonds, la génération, la formation des os, et l’irritabilité.

Ce fut sur les oiseaux que M. de Haller fit ses nombreuses expériences, qui ont la génération pour objet : la facilité de pouvoir examiner les œufs dans