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ÉLOGE DE M. DE JUSSIEU.


des sciences étaient pour lui des compatriotes et des amis.

Un second mémoire de M. de Jussieu a pour objet le lemuna, plante connue des anciens, et dont la fructification, qui a des rapports très-sensibles avec celle de la pilulaire, était également inconnue.

M. de Jussieu compare ces deux plantes, les rapproche toutes deux du genre des fougères, et annonce qu’elles doivent avoir des vertus analogues.

Ces rapports saisis avec tant de sagacité entre des genres de plantes différents, ces découvertes de parties inconnues dans une plante, peuvent n’intéresser que les botanistes ; mais tous les physiciens doivent voir avec intérêt les observations de M. de Jussieu sur ces deux plantes, qui croissent également dans l’eau et sur la terre, qui deviennent presque méconnaissables par les changements qu’elles éprouvent dans ces deux états ; et qui, dans l’eau, sont fortes, mais presque toujours infécondes, tandis que dans une terre assez sèche, on les voit faibles et fécondes en même temps.

Dans un troisième mémoire, imprimé en 1741, M. de Jussieu décrit une espèce de plantain : les fleurs apparentes de ce plantain, les seules qu’on connût alors, sont des fleurs mâles, toujours privées de pistils ; les fleurs femelles étaient cachées, et M. de Jussieu les avait découvertes.

Il avait fait cette même année un voyage sur les côtes de la mer, pour y observer les plantes, les insectes, les coquillages ; et ce voyage est devenu une époque importante dans l’histoire naturelle. Les co-