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ÉLOGE DE M. FONTAlNE.


fût jaloux de sa gloire ; M. Euler, qui, jeune encore, était cependant célèbre depuis longtemps, avaient étendu et perfectionné les méthodes de Jean Bernouilli ; l’on trouvait dans leurs ouvrages des vues grandes et profondes sur la nature même d’un calcul : mais M. Fontaine osa le premier s’occuper de la théorie générale des équations différentielles, et l’embrasser dans toute son étendue. Ses premières recherches furent présentées à l’Académie dès 1739 ; mais elles n’ont été imprimées qu’en 1764. Dans cette partie de son calcul intégral, M. Fontaine a poussé très-loin la théorie des équations de conditions, dont Nicolas Bernouilli avait donné les premiers essais. Dans la seconde partie, il a développé le système des différentes intégrales que peut avoir une équation des ordres supérieurs ; il a montré comment toutes ces intégrales répondent à la fois à la même différentielle et à la même intégrale finie ; comment, lorsqu’on les connaît, il ne reste plus, pour avoir l’intégrale finie, qu’à éliminer les différences ; mais il ne considère que les équations dont les intégrales sont algébriques. Si elles sont rationnelles, et pour le premier ordre, il est aisé de déduire de la méthode de M. Fontaine une formule finie qui les renferme toutes, et par conséquent de reconnaître si une équation proposée est susceptible d’une intégrale de cette forme.

Outre ces deux théories, également importantes et fécondes, on trouve dans son recueil l’idée de rappeler les équations des ordres supérieurs à des équations du premier, en regardant les différentielles comme de nouvelles variables, et l’idée de rappeler