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MUSCHENBROEK.


d’expériences bien faites, et dont les résultats ont été calculés avec précision ; un grand nombre de faits bien vus et décrits avec exactitude, plusieurs appareils d’expériences, ou inventés ou perfectionnés par lui, et surtout une excellente méthode de philosopher. Lorsque ses recherches ne conduisent point à des résultats généraux, il se contente d’exposer ses expériences toutes nues, et il aime mieux risquer de passer pour un physicien sans vues, que de donner des systèmes pour des vérités.

Il y a cependant un reproche à lui faire, c’est d’avoir adopté quelquefois, dans ses explications, les principes obscurs et vagues de cette physique qu’avaient créée dans le dernier siècle les partisans de la philosophie corpusculaire.

Nous devons à Muschenbroek un commentaire sur les expériences de l’Académie del Cimento, des recherches expérimentales, très-étendues, sur l’aimant, sur la cohésion et sur l’attraction, sur les qualités générales des corps dont les lois nous sont encore inconnues, sur l’électricité, enfin, cette propriété si générale et si active de la matière.

Leyde, où Muschenbroek enseigna longtemps la physique, après l’avoir enseignée d’abord à Utrecht, s’était remplie de physiciens qu’il avait formés. C’est dans cette école d’observateurs de la nature que fut découvert le fait singulier de la commotion électrique, si connu sous le nom d’expérience de Leyde, et qui a conduit à la connaissance de la nature du tonnerre, et aux moyens d’en détourner ou d’en imiter les effets. Les jeunes gens destinés aux sciences