Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 2.djvu/136

Cette page n’a pas encore été corrigée
116
FLAMSTEAD.

Flamstead chercha longtemps à déterminer la parallaxe de l’orbite annuelle, et à connaître la distance des fixes. Cette recherche fut sans succès. Les astronomes du siècle dernier s’occupèrent beaucoup de cette question, et tout ce qu’ils ont trouvé, c’est que le temps de la résoudre n’est pas encore arrivé.

Cette découverte est réservée, comme tant d’autres, à nos descendants. Car depuis que cent ans d’expérience ont affermi nos pas dans l’art d’interroger la nature, depuis que l’invention de l’imprimerie a rendu le retour de la barbarie absolument impossible, chaque siècle ajoutera à la masse des connaissances humaines des découvertes nouvelles et de nouveaux instruments de découvertes. Ces mystères de la nature, qui confondent aujourd’hui notre intelligence, seront alors dévoilés, mais d’autres leur succéderont.

Ainsi, dans sa marche plus ou moins rapide, mais sûre et jamais rétrograde, l’esprit humain avancera toujours sans jamais trouver ni ses propres limites, ni les bornes de la nature. Plus il aura fait, plus il sera étonné de ce qui lui reste à faire ; plus il sera grand, plus la nature lui paraîtra immense.

Ainsi, dans tous les temps, elle offrira à l’insatiable activité du génie une source inépuisable de découvertes, de jouissances et de remèdes contre les maux de l’humanité.

Flamstead mourut en 1719.

Séparateur