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PITCARNE.


avalera cet oiseau des éponges sèches, et exprima ensuite la liqueur dont elles étaient imbibées ; mais il n’en put ramasser qu’une petite quantité, et la seule expérience qu’il put tenter, fut de placer dans un lieu chaud deux morceaux de viande dont l’un seulement était imbibé de suc gastrique. Au bout de vingt-quatre heures, le morceau de viande où l’on mit du suc gastrique était changé en une espèce de bouillie, et n’avait qu’une odeur fade ; l’autre était absolument putréfié.

Personne n’a répété, ni essayé de pousser plus loin ces expériences curieuses ; mais M. Hunter a fait sur le suc gastrique une observation étrange. On sait que ce suc ne se trouve plus dans les cadavres, et M. Hunter a observé des altérations singulières sur la substance même de l’estomac, dans les cadavres de personnes qui avaient péri, soit de morts violentes, soit de dépôts à la tête. Ces altérations paraissent l’effet du suc gastrique qui s’épanche dans ce viscère, et qui alors agit sur lui comme sur une chair inanimée.

La vérité la plus importante qu’on trouve dans les œuvres de Pitcarne est l’anastomose des artères et des veines. Ce phénomène, l’un des plus curieux et des mieux prouvés de l’économie animale, était encore révoqué en doute par plusieurs savants du temps de Pitcarne.

Mort en 1713.
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