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PITCARNE.


sous lui. Il s’était d’abord appliqué à la théologie et à la jurisprudence. Des excès de travail altérèrent sa santé ; on lui conseilla l’air de Montpellier, et c’est là qu’il prit le goût de la médecine : sa réputation le fit appeler à Leyde, où il occupa une chaire de médecine, qu’il quitta peu de temps après pour retourner dans sa patrie.

M. de Fontenelle a rapporté, dans l’article du Verney, cette lettre singulière où Pitcarne promet à son maître une solution de ce problème :

Une maladie étant donnée, en trouver le remède. Sans doute que Pitcarne ajoutait, ou prouver qu’il n’y en a point.

Il tenta d’appliquer les mathématiques à l’économie animale et à la médecine. Nous avons déjà observé, en parlant de Bellini, que nous sommes encore trop ignorants en mathématiques, et surtout en anatomie, pour que cette application soit possible. Pitcarne prétendait que la digestion se faisait par trituration. Cette opinion, adoptée presque généralement dans le temps où le système de Descartes avait envahi toutes les sciences, et expliquait tous leurs phénomènes par des forces mécaniques, n’a plus de partisans aujourd’hui.

Le hasard a fait rencontrer des estomacs presque entièrement pétrifiés dans des animaux dont les fonctions n’en avaient point paru altérées. Des corps qui avaient séjourné longtemps dans d’autres estomacs, y avaient subi des altérations que le système de la trituration ne pouvait expliquer. Enfin, M. de Réaumur porta jusqu’à la démonstration les preuves