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BOYLE.


embrasser à leurs enfants aucune de ces professions qui conduisent à des fortunes immenses et rapides. Ils savaient que rarement on les acquiert sans remords, que leurs possesseurs sont bientôt dégoûtés de tout, par la triste facilité de tout acheter.

L’exemple de plusieurs savants danois qui avaient rempli des charges publiques, leur eût même permis de former des vœux plus élevés ; mais ils aimèrent mieux être au premier rang dans le noble emploi d’éclairer les hommes, qu’au second dans celui de les gouverner. Le désir d’être plus utile est le masque dont se couvre l’ambition dans ces occasions : mais ce prétexte ne pouvait avoir lieu pour quitter l’état de médecin ; car si les maladies physiques sont moins funestes à l’humanité que les maladies morales, du moins il faut avouer que les remèdes de la médecine, encore moins incertains que ceux de la politique, sont plus faciles à appliquer, et que surtout les malades sont plus dociles.

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BOYLE.


On ignorait encore en Angleterre en 1666 les expériences de Descartes et de Pascal sur la pesanteur. Boyle, dans un livre imprimé alors, appelle la pesanteur un paradoxe hydrostatique.

Lorsque les principaux membres de la Société royale de Londres demandèrent à l’ambassadeur d’Espagne la permission d’aller faire des expériences