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ROHAUT.


que des traités de mathématiques très-élémentaires.

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BARTHOLIN.


Parmi un grand nombre de familles où l’amour de l’étude et le talent pour les sciences ont été en quelque sorte un bien héréditaire, aucune peut-être n’a été plus féconde en savants que celle des Bartholin de Danemark. Cette considération fera pardonner sans doute les détails où je vais entrer sur l’histoire de cette famille.

Gaspard Bartholin, aïeul de celui qui est le sujet de cet article, naquit le 12 février 1565, dans une petite ville de Danemark. À l’âge de onze ans, le jeune Bartholin prononça des harangues grecques et latines, et même des vers qu’il avait faits dans ces deux langues. Ceux qui ont écrit sa vie ont même prétendu qu’à l’âge de trois ans il avait appris à lire en quatorze jours, et qu’il avait parlé hébreu naturellement. De telles fables prouvent du moins la haute idée qu’on avait de ses talents. Ce n’est point à des hommes ordinaires que l’antiquité supposa une origine céleste : peut-être le goût des hommes pour les prodiges de cette espèce, vient-il de la répugnance qu’ils ont naturellement à l’avouer leur infériorité. L’amour-propre est moins blessé d’une faveur miraculeuse accordée à d’autres, que d’un avantage reçu de la nature ; et pour se consoler de