le calcul de la durée d’une éclipse. Cette erreur n’était
qu’une distraction ; en cherchant dans les tables
les logarithmes dont il avait besoin, il avait
écrit par mégarde le logarithme d’un nombre pour
celui d’un autre. MM. de la Hire, qui faisaient aussi
des éphémérides, relevèrent avec une sorte d’affectation
cette faute, qu’il ne fallait imputer qu’au hasard.
Lefèvre leur répondit, dans la préface de la
Connaissance des temps de 1701, avec l’emportement
le plus insultant. Le ministre alors chargé du département des Académies, regarda cette contravention
aux règlements comme un cas d’exclusion. Cependant,
à la prière du président de l’Académie, il se
borna à ordonner que Lefèvre supprimât une préface
que jamais il n’aurait dû publier, et qu’il fît aux
deux offensés des excuses publiques, punition plus
dure que l’exclusion. L’Académie, qui sentit combien
cette réparation serait avilissante pour elle-même,
demanda et obtint que Lefèvre en fût dispensé.
Depuis cet événement il ne parut plus à l’Académie, et, en 1702, il fut exclu en vertu de l’article 19 des règlements, pour avoir été absent sans congé pendant plus de deux mois : on donna sa place à Maraldi, qui était à Rome, où, comme nous l'apprend M. de Fontenelle dans l’Histoire de 1702, le pape lui avait fait l'honneur de le retenir.
Nous ne demanderons point ici si la rigueur avec laquelle Lefèvre fut exclu n’était pas plus propre à dégoûter les savants de l’assiduité, qu’à la leur faire aimer ; si c’est par la crainte qu’il faut exciter les