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sur les finances.

inscrites sur ce registre, et transportées ensuite à la Tour, afin que les propriétaires aient un double titre, et que leur sûreté soit entière. On pourrait, pour un établissement plus général, avoir ici deux registres outre les feuilles originales, ce qui augmenterait la sûreté.

Par ce moyen, on est à l’abri du vol et de l’incendie ; on n’a point à craindre les faux billets ; car, lors même que pour son usage on retire une portion de ce qu’on a déposé, on est sûr de ne recevoir d’une caisse que des effets dont la bonté est certaine. Il faudrait même, pour augmenter cette certitude, que les assignats déposés fussent brûlés, et les sommes qu’on redemanderait acquittées en assignats nouveaux. Ainsi, comme la crainte des faux assignats est un des motifs qui altèrent la confiance, cet établissement servirait encore à la ranimer.

Enfin, comme on peut transporter toute espèce de fraction de somme, quelle que soit la nature des assignats déposés, on voit que l’on est dispensé de tous les soins nécessaires pour se procurer des appoints.

Si l’on formait de pareilles caisses dans les grandes villes de commerce, il serait facile d’établir une correspondance entre leurs registres et ceux de la caisse de Paris ; et dès lors on éviterait aux particuliers les frais et les dangers des transports ; on diminuerait même ceux qui sont nécessaires pour le service public.

Ainsi, dans plusieurs des points sur lesquels les papiers les plus suis ont quelque infériorité sur l’ai-