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ce que les citoyens ont droit d’attendre

liberté, lorsqu’après de longues agitations, le retour de l’ordre devient un besoin impérieux pour la généralité du peuple.

V. Les divisions qui se sont montrées dans la Convention, ont affaibli d’autant plus l’autorité de la représentation nationale, qu’elles n’ont pas de fondement réel, et qu’aucun caractère constant n’y fait reconnaître une majorité habituelle.

Tous les membres ont un même objet : l’établissement d’une république fondée sur l’égalité et le maintien de la plus entière unité.

Personne n’a songé, ni à partager la France en républiques confédérées, m à soumettre les départements à la capitale, ni à établir, sous une forme quelconque, une autorité indépendante de la représentation nationale.

Des discours indiscrets, des exagérations dont quelques hommes se sont fait une malheureuse habitude, ont pu donner à ces accusations un prétexte que la haine et la prévention ont évidemment saisi.

Comment donc des députés, dont les intentions sont les mêmes, peuvent-ils paraître divisés en partis violemment opposés ? Le voici :

Dans les premiers temps de la révolution, quelques courtisans, quelques intrigants du parlement ou de la cour, se jetèrent dans le parti populaire, le dominèrent quelques instants, et surtout exercèrent leur influence sur les sociétés des amis de la constitution. Ces hommes y portèrent cet art de la calomnie dont ils avaient l’habitude, et dont ils con-