Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 12.djvu/558

Cette page n’a pas encore été corrigée
546
ce que les citoyens ont droit d’attendre

victorieuses, avaient été forcées à une retraite ; celui où la Convention nationale paraissait divisée, où des levains de discorde, préparés peut-être par eux-mêmes, entre Paris et les départements, commençaient à fermenter ; où le complot formé par leurs émissaires, pour disperser la Convention nationale, pour en massacrer les membres, était prêt à éclore ; où des craintes inspirées aux citoyens, sur la sûreté de leurs propriétés, menaçaient de tarir les ressources nationales.

Mais leur complot contre la Convention a échoué ; le danger de la patrie y fera taire l’amour-propre et les passions personnelles ; tous ses membres s’uniront, non d’opinion, mais de volonté.

Paris et les départements sentiront le besoin d’une réunion nécessaire au salut public. Tous les citoyens verront que leur intérêt commun est de ménager, d’augmenter nos ressources actuelles, de les employer tout entières à la défense de la patrie, au rétablissement de la paix intérieure ; ils n’auront pas de peine à comprendre combien, dans un moment où la vente de propriétés immenses est notre seul moyen de soutenir la guerre, il est important que l’on croie pouvoir les acquérir ou achever de les payer avec une entière sûreté.

Ceux qui s’occupent des affaires publiques, comme représentants du peuple, comme fonctionnaires, comme membres des sociétés populaires, s’apercevront, sans doute, qu’il n’était pas temps encore de se diviser pour leurs opinions sur les choses ou sur les hommes ; et que tous ceux qui aiment leur patrie