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SUR LA NÉCESSITÉ
D’ÉTABLIR EN FRANCE
UNE
CONSTITUTION NOUVELLE.

Après la mort de Charles Ier, Fairfax, au nom de l’armée, pressa le long parlement d’établir une constitution républicaine, et il ne fut pas écouté.

Une portion considérable de cette même armée insista et présenta une pétition nouvelle, fondée sur les mêmes principes, mais plus conforme à la raison, à la justice, aux vrais intérêts du peuple. Ces hommes, qu’on appelai mi>e leurs, y déclarèrent qu’ils ne prétendaient que l’égalité des droits, et qu’ils proscrivaient toute idée de communauté de biens, de nivelage des fortunes, d’atteinte aux propriétés. Cromwell s’offrit au parlement pour leur imposer silence, et les dissipa par la force armée, sous prétexte d’indiscipline.

Ce parlement, dont la majorité était bien intentionnée, mais qui ne pouvait se résoudre à renoncer au pouvoir, s’excusait sur la nécessité de s’occuper de la guerre ; cependant on songeait quelquefois à