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du plan de constitution.

rances : elle se hâtera de présenter au peuple une constitution digne d’elle et de lui ; elle saura démêler les pièges dont on s’empressera de semer sa route.

Les citoyens, qui tous sentent la nécessité d’avoir enfin des lois fixes, s’uniront à elle : ils n’ignorent pas que la gloire de la Convention, que le sort du reste de la vie des hommes qui la composent, est attaché au succès de ce grand acte de la volonté nationale. C’est par là que la nation, que l’Europe, que la postérité jugera nos intentions et notre conduite. Cette idée soutiendra la confiance du peuple, et il prononcera d’après sa raison seule, sur le plan que votre sagesse doit soumettre à son autorité souveraine.

Quant à nous, nous vous présentons notre travail avec la confiance d’hommes qui ont cherché ce qui était juste, ce qui était utile, sans passions, sans préventions, sans esprit de parti, sans aucun retour d’intérêt ou de vanité, mais avec cette défiance de nous-mêmes que devaient nous inspirer et la difficulté d’un tel ouvrage, et toutes celles dont les circonstances actuelles ont pu l’environner.

La souveraineté du peuple, l’égalité entre les hommes, l’unité de la république, tels sont les principes qui, toujours présents à notre pensée, nous ont guidés dans le choix des combinaisons que nous avons adoptées ; et nous avons cru que la constitution la meilleure en elle-même, la plus conforme à l’esprit actuel de la nation, serait celle où ces principes seront le plus respectés.