Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 12.djvu/419

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
407
du plan de constitution.

cipes de l’égalité les formes d’une constitution, d’avoir organisé les pouvoirs d’une manière qui assure la liberté et la paix, d’avoir prévenu les projets de l’ambition et de l’esprit de parti, par de fréquents renouvellements, par des élections immédiates que leur forme met à l’abri de la brigue, d’avoir offert au peuple des moyens paisibles de réclamer contre les lois qui blessent ses droits ou ses opinions, d’avoir réglé le mode suivant lequel il pourra se donner une constitution nouvelle si la première lui paraît menacer sa liberté : il fallait encore que les assemblées nationales, plus à portée que les citoyens de sentir les vices de la constitution, de prévoir les abus auxquels elle peut conduire, eussent le droit d’exposer aux citoyens ses défauts ou ses dangers, et de leur demander s’ils veulent qu’une convention nationale s’occupe des moyens de corriger les uns et de prévenir les autres, il restait enfin à prévenir le peuple contre les dangers de cette indifférence profonde qui souvent succède aux révolutions, contre l’effet de ces abus lents et secrets, qui à la longue dépravent les institutions roumaines, enfin contre les vices qui doivent corrompre la constitution la mieux combinée, lorsque, restant la même, les hommes pour qui elle a été faite ont changé par les progrès mêmes des lumières et de la civilisation.

Nous avons donc cru devoir établir dans la constitution un mode de la soumettre à une réforme, indépendamment de la demande du peuple, et à une époque déterminée.