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exposition des principes et des motifs

Mais aussi il est possible qu’aucun n’obtienne la majorité, puisqu’il peut arriver que de 30 candidats, les uns n’obtiennent que 334 voix, et les autres, 333.

Alors, on aurait recours aux secondes voix, à la liste subsidiaire ; et comme chaque électeur a énoncé 20 noms, la masse entière sera 20,000 dans la même hypothèse ; supposons donc que 9 personnes aient réuni l’unanimité, qu’elles emportent 9,000 voix, on voit que les 11,000 voix restantes ne peuvent se partager entre les 21 candidats restants, sans que l’un d’eux au moins ait eu plus de 500 voix, et obtenu la majorité absolue.

Ce mode d’élire n’exige des citoyens que des opérations très-courtes, très-peu compliquées, pour lesquelles on peut encore leur offrir des facilités, en écartant tout ce qui pourrait embarrasser les hommes les plus simples.

Toute la longueur des opérations tombe sur ceux qui sont chargés de former les résultats, soit du vœu des individus, soit de celui des assemblées séparées ; et il existe encore des moyens d’abréger et de faciliter ce travail.

Si ensuite on examine la méthode en elle-même, on trouvera qu’en admettant une liste nécessaire de candidats triple du nombre des places, on réduit très-peu la limite réelle de l’élection. Presque aucun de ceux vers lesquels le vœu des citoyens aurait pu se porter, n’en sera exclu.

Il est possible que la liste des candidats ne renferme pas un nombre suffisant de noms, parce que