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du plan de constitution.

ne pas rendre arbitraire l’admission au droit de citoyen, pour ne pas l’exposer à des contestations, pour l’assujettir à des principes uniformes dans toute l’étendue de la république.

Tout citoyen sera éligible pour toutes les places que confère l’élection du peuple. On exige seulement l’âge de vingt-cinq ans ; cet intervalle entre l’admission à l’exercice des droits politiques er l’éligibilité pour les fonctions publiques, donne le temps nécessaire pour juger les nouveaux citoyens, pour observer leur conduite et reconnaître leurs principes.

Le jeune homme dont l’éducation individuelle et théorique est terminée, jouit des droits personnels qu’il tient de la nature ; alors une sorte d’éducation politique commence pour lui, et l’exercice même de ces premiers droits fait partie de cette seconde éducation.

Soit que l’on considère le droit dans ceux qui élisent et qui doivent l’exercer librement, soit qu’on le considère dans ceux qui peuvent être élus et qui doivent avoir celui de prétendre également aux mêmes avantages, on ne peut, sans porter atteinte à l’égalité politique, établir aucune condition d’éligibilité, à moins qu’elle ne soit évidemment utile.

Sans doute que pour les élections qui ne sont faites que par une portion du peuple, la majorité du peuple entier, et par conséquent la loi qui en exprime le vœu, peut dire à cette portion : Ce n’est pas pour vous seuls, c’est pour tous que vous élisez, et l’intérêt public exige que vos choix soient assujettis