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RÉFLEXIONS
SUR
LA RÉVOLUTION DE 1688,
ET
SUR CELLE DU 10 AOÛT 1792.

La révolution d’Angleterre, en 1688, comparée avec la révolution française de 1792, offre, dans les motifs qui les ont amenées, dans les principes qui les ont dirigées, des rapprochements qui, malgré la différence des temps, des lumières ou des circonstances, montrent que la cause du peuple français est celle de la nation anglaise, comme de tous les peuples libres ou ayant conçu l’espoir de le devenir.

Jacques II était roi constitutionnel comme Louis XVI : c’était par le vœu national que, malgré les justes répugnances des amis de la liberté, Jacques avait succédé à son frère, et que la crainte des discoïdes civiles l’avait emporté sur celle d’un roi papiste, infatué de ces idées d’autorité absolue qui avaient coûté si cher à Charles Ier. Le vœu du peuple,