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sur les finances.

vant le prix du change, il faille à Londres un nombre plus ou moins grand de guinées pour payer une dette de cent louis de France. La différence entre l’argent et l’assignat, est précisément de la même nature que celle qui est produite par l’état du change, entre les monnaies qui seraient au pair.

Ainsi, acheter de l’argent pour le trésor public au-dessus du pair, parce que l’on a besoin d’argent en nature, ce n’est pas altérer l’égalité de valeur établie par la loi, reconnaître une inégalité qu’elle a proscrite, c’est en admettre une autre sur laquelle la loi n’a pas d’empire, parce qu’elle ne peut statuer que deux choses différentes soient les mêmes ; qu’une monnaie, par exemple, qui pèse moins, ne soit pas plus facile à transporter ; que le papier ne se détruise pas plus aisément qu’un morceau de métal ; qu’un effet national ait cours dans les pays étrangers.

Ainsi, toute opération publique, qui aurait pour motif la nécessité d’un emploi pour lequel les différences naturelles ou physiques d’une monnaie de papier et d’une monnaie d’argent ne peuvent s’évanouir, ne nuirait pas à l’égalité légale reconnue entre ces valeurs.

C’est d’après ces principes qu’il faut d’abord examiner les moyens auxquels on peut avoir recours.

Il s’en présente de deux espèces : on peut chercher à diminuer le besoin d’argent ; on peut chercher à s’en procurer à un moindre prix.

La dépense de l’armée est jusqu’ici une des