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des pouvoirs politiques

enfin, la part que le peuple peut se réserver dans le choix, plus ou moins immédiat, des agents qui en sont chargés, peuvent presque lui répondre que ces fonctions ne seront exercées que pour son avantage ; et comme il conserve le droit de changer les lois qui règlent tout ce qui a rapport à l’exercice de ces mêmes fonctions, il est aisé de sentir qu’il ne peut s’exposer, par cette délégation, à des dangers réels.

C’est ici que commence un véritable pouvoir, c’est-à-dire, une force qui agit sur les actions des individus, indépendamment de leur volonté, de leur raison : sans doute, lorsque l’exécution de la loi est contraire aux passions, aux intérêts d’un citoyen, il devrait encore, s’il a une raison forte, s’il est vraiment vertueux, s’y soumettre par un acte de sa volonté et de sa raison. C’est ainsi que Socrate consentit volontairement à l’exécution de la sentence injuste portée contre lui ; mais on ne peut attendre de tous les hommes ce degré de raison et de rectitude morale. Il faut donc, pour assurer l’exécution des lois, déléguer un véritable pouvoir, et ce pouvoir s’exerce, ou sur des choses, ou sur des agents secondaires du même pouvoir, ou sur les citoyens eux-mêmes, comme tels. Des lois déterminent l’obéissance de ces agents, et par conséquent c’est, en dernière analyse, à faire exécuter la loi que le pouvoir consiste essentiellement. C’est contre la résistance à la loi que la force doit être employée.

Cette force est celle de la nation entière, en retranchant ceux qui veulent résister ; et l’intérêt public exige que la loi elle-même, que ceux par qui