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LXXIX
DE CONDORCET.

Je disais tout à l’heure comment Condorcet entra dans l’administration des monnaies ; il en sortit avec non moins de noblesse. Dès que Necker devint contrôleur général des finances, notre confrère écrivit à M. de Maurepas :

« Je me suis prononcé trop hautement sur les ouvrages de M. Necker et sur sa personne, pour que je puisse garder une place qui dépend de lui. Je serais fâché d’être dépouillé, et encore plus d’être épargné, par un homme dont j’aurais dit ce que ma conscience m’a forcé de dire de M. Necker. Permettez-donc que ce soit entre vos mains que je remette ma démission. »

Condorcet n’épuisait pas tellement sa verve sur les hérésies contemporaines, qu’il ne lui en restât encore une bonne part pour combattre les erreurs des anciens auteurs, même des plus illustres.

Personne n’ignore que Pascal s’occupait, peu d’années avant sa mort, d’un ouvrage destiné à prouver la vérité de la religion chrétienne. Cet ouvrage ne fut pas achevé. D’Arnaud et Nicole en publièrent des extraits, sous le