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LXXV
DE CONDORCET.


hibitif. Cela doit ramener tous les esprits, pour peu qu’il y ait encore à Paris du bon sens et du bon goût. »

Je n’oserais pas dire que le bon goût et le bon sens avaient déserté la capitale ; mais je sais que la spirituelle Lettre au prohibitif ramena peu de monde, et que Condorcet se crut obligé de publier une nouvelle réfutation plus détaillée, plus méthodique, plus complète de l’ouvrage du célèbre et riche banquier genevois.

Ce second écrit était modestement intitulé : Réflexions sur le commerce des blés. L’auteur y étudiait successivement, comment les subsistances se reproduisent, et comment on peut réparer la différence qui se manifeste quelquefois dans les récoltes d’un lieu à l’autre ; la manière dont se règlent, dont se proportionnent les salaires. Il traitait du prix moyen et de son influence, de l’égalisation des prix, des effets de la liberté indéfinie du commerce, des avantages politiques de cette liberté. Condorcet examinait ensuite les prohibitions, soit d’une manière générale, soit dans leurs rapports avec le droit de propriété et avec la législation. Descendant enfin de ces abstractions à des questions un tant