pour M. Turgot, de lui donner notre avis sur
ces canaux ; mais nous avons refusé les appointements que monsieur le contrôleur des finances
nous offrait pour cela. »
Lorsque Turgot, devenu ministre, voulut réaliser les améliorations qu’il avait conçues comme simple citoyen ; lorsque le contrôleur général des finances se trouva en face de la cupidité des courtisans, de la morgue des parlements et de l’esprit de routine de presque tout le monde ; lorsque des soulèvements redoutables eurent fait naître des doutes sur la bonté de ses plans, Condorcet ne resta pas simple spectateur de la lutte ; il s’y mêla, au contraire, avec courage, avec une ardeur extrême.
C’est à la réfutation de l’ouvrage de Necker contre la libre circulation des grains qu’il consacra plus spécialement sa plume. Une première fois, il adopta la forme ironique, dans la prétendue Lettre d’un laboureur de Picardie à M. Necker prohibitif. Voltaire, à cette occasion, écrivait à notre confrère, le 7 août 1775 :
« Ah ! la bonne chose, la raisonnable chose, et même la jolie chose que la Lettre au pro-