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TESTAMENT.


d’entretenir le souvenir qu’elle en conserve ; de lui faire lire, quand il en sera temps, nos instructions dans les originaux mêmes.

Qu’elle soit élevée dans l’amour de la liberté, de l’égalité, dans les mœurs et vertus républicaines ; qu’on éloigne d’elle tout sentiment de vengeance personnelle ; qu’on lui apprenne à se défendre de ceux que sa sensibilité pourrait lui inspirer ; qu’on le lui demande en mon nom ; qu’on lui dise que je n’en ai jamais connu aucun.

Si elle conserve Sophie [1], je la prie d’apprendre à Éliza à connaître, à aimer sa seconde mère [2]. Je prie celle-ci de lui parler de la tendresse de sa mère pour moi, et de son courage pendant tout le temps de cette longue persécution. Je ne dis rien de mes sentiments pour la généreuse amie à qui cet écrit est destiné : en interrogeant son cœur, en se mettant à ma place, elle les connaîtra tous.

  1. Madame de Condorcet.
  2. Madame de Vernet.
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