tional, principe trop oublié. Depuis, j’ai démontré la nécessité de faire dépendre l’exercice du droit de citoyen de la quotité des impositions. Quand j’ai vu les ennemis de la liberté chercher à semer la jalousie entre Paris et les départements
[1], j’ai essayé de prouver que, dans un grand État, l’intérêt général exigeait
d’établir une résidence fixe pour les pouvoirs
nationaux ; que la prévention presque générale contre
les grandes capitales n’est qu’un préjugé né de
l’ignorance des lois naturelles de l’économie sociale.
Enfin, dans un écrit sur les pouvoirs sociaux chez
les peuples libres, dans les rapports sur l’instruction
publique, sur la constitution, j’ai établi les conséquences du droit de souveraineté du peuple, et
de celui d’égalité, avec plus d’étendue et de force
qu’ils ne l’avaient encore été. Tant qu’il n’a pas existé
de preuves palpables de la trahison de Louis, je n’ai
pu regarder comme possible l’établissement d’une
république, vu la force des préjugés monarchiques
et l’espèce de popularité que Louis avait conservée.
Dans les départements, on n’eût pu le tenter sans
exposer la liberté. Je me bornais donc à chercher
les moyens les plus sûrs de diminuer les dangers de
la puissance royale, et je puis dire, sans amour propre,
que personne en ce genre n’a été plus heureux
que moi.
Mais quand Louis, par sa fuite, eut levé le masque et prouvé que toute sa conduite depuis deux ans n’avait été qu’une longue et honteuse conspiration, alors je crus, et que le moment d’établir une
- ↑ Tome X, page 131.