que les départements enverraient aux armées ; enfin
à maintenir la tranquillité dans l’intérieur. Il fallait
que ce projet fût bien bon ; car les conseillers secrets
du roi, le parti de la coalition et les agitateurs du
peuple, en un mot tous les ennemis de la patrie,
se réunirent contre ce plan. Le roi rejeta le décret
qu’il avait adopté, et le ministre fut renvoyé avec
MM. Clavière et Roland. Leur récompense fut le nom
des trois ministres patriotes, nom qui leur fut donné
par le peuple comme par l’Assemblée, et qui leur
est resté.
La coalition donna au roi un ministère de valets ; et il fut prouvé, pour tous les hommes un peu prévoyants, qu’il n’y avait plus de ressource que dans une révolution nouvelle, ou un mouvement qui forcerait le roi à changer de conduite et à laisser sans réserve les rênes du gouvernement à des ministres populaires.
Ce fut dans ces circonstances qu’arriva l’affaire du 20 juin. Les ministres de ce moment la regardèrent comme une excellente occasion de calomnier le peuple de Paris, de rendre les Jacobins odieux, de discréditer Pétion, de donner de la force à la conspiration des corps administratifs, et ils agirent en conséquence.
On m’a reproché beaucoup d’avoir été favorable aux Suisses de Châteauvieux, d’avoir voté pour l’amnistie d’Avignon, d’avoir parlé des événements du 20 juin dans le sens du peuple, d’avoir approuvé le maire de Paris. Mes motifs étaient bien simples : j’ai été d’avis d’admettre les Suisses de Châteauvieux