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TABLEAU GÉNÉRAL


vue, et que des événements incertains ou des évaluations compliquées, influant sur les droits des contractants, obligent encore de recourir aux mêmes moyens.

Cette seconde portion du tableau des objets auxquels le calcul peut s’appliquer, paraît embrasser l’économie politique presque entière ; et cela doit être, puisque l’économie politique ne considère les choses que relativement à leur valeur. Cependant ces deux sciences ne doivent pas être confondues.

Dans toutes les questions de l’économie politique, dans toutes les opérations pratiques dont elle développe la théorie, et qui ne supposent ou n’exigent que des calculs très-simples, la mathématique sociale doit se borner à une exposition générale des méthodes, et ne s’arrêter qu’aux questions où les difficultés de la solution dépendent du calcul même.

Elle ne doit s’occuper de l’analyse des idées ou des faits, qu’autant qu’il le faut pour s’assurer d’appuyer le calcul sur des bases solides.

C’est la faiblesse de l’esprit humain, c’est la nécessité de ménager le temps et les forces, qui nous oblige à diviser les sciences, à les circonscrire, à les classer, tantôt d’après les objets qu’elles considèrent, tantôt d’après les méthodes qu’elles emploient. Dans cette dernière division, les lignes de séparation doivent être plus incertaines : or, c’est d’une division de cette espèce qu’il s’agit ici.

La minéralogie et l’application de l’analyse chimique à la connaissance des minéraux ne sont point une même science, mais elles s’exercent sur le même