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TABLEAU GÉNÉRAL


être à la fois, ou des impôts, ou des emprunts, suivant la manière dont elles sont formées.

On ne doit en parler, sans doute, que pour en démontrer les effets ruineux et funestes, pour ajouter l’autorité d’une vérité calculée, à la force jusqu’ici trop impuissante de la morale.

Les effets que l’existence d’une dette publique ou d’une banque nationale peuvent avoir sur la distribution des richesses, sur la culture, l’industrie et le commerce, sont encore un de ces objets auxquels l’application du calcul ne sera pas inutile.

On peut y ajouter l’examen de l’influence que peuvent avoir les divers systèmes de monnaies.

Plusieurs des dépenses publiques ont aussi, sur la richesse nationale, des effets plus ou moins directs, plus ou moins importants. Telles sont celles qui ont pour objet des secours, des travaux, des établissements publics.

Par exemple, des secours mal distribués peuvent changer, en consommateurs inutiles, des hommes dont le travail eût augmenté la masse, soit des productions du sol, soit des produits des différents arts ; et ces secours deviennent alors une source d’appauvrissement.

La dépense d’un ouvrage public peut en excéder l’utilité, et la perte occasionnée par cette dépense, être telle que jamais le bien produit par cet ouvrage ne puisse en dédommager.

Si un établissement d’instruction diminue la dépense nécessaire pour acquérir un genre d’industrie, dès lors il en fera baisser les produits.