Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 1.djvu/77

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LXIII
DE CONDORCET.


ne sais ce que la Harpe entend par des « phrases qui se redoublent les unes dans les autres. » Je le comprends parfaitement, au contraire, lorsqu’il nous dit : « Le ton (de Condorcet) est souvent au-dessous d’une narration noble. Il parle d’échalas carrés, de bûches et de petits pâtés dans l’éloge d’un chancelier : Bossuet en aurait été un peu étonné. »

Nous devons nous persuader ici, par esprit de corps, que la remarque de la Harpe n’exerça pas d’influence sur la décision de l’Académie. Savez-vous, en effet, où figurent les termes que vous venez d’entendre ; ces termes dont le critique se montre si indigné, que, par voie de contraste, ils reportent ses idées sur l’éloquence majestueuse de l’aigle de Meaux ? C’est dans une citation, dans une note où Condorcet signale avec raison les étranges, disons mieux, les déplorables règlements que le système prohibitif inspira jadis à l’esprit, cependant, si droit, si élevé, de Michel de l’Hôpital.

Oui, Messieurs, le fait est vrai : le vertueux chancelier défendit de crier des petits pâtés dans les rues, et cela, il faut bien l’avouer, car ses expressions n’admettent pas d’équivoque,