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LXI
DE CONDORCET.


siècle affreux, d’une longue suite de concussions éhontées, de désordres, d’événements barbares, d’actes cruels d’intolérance, de fanatisme. Le cadre devient immense ; il ne dépasse, toutefois, ni les forces, ni le savoir, ni le zèle de l’écrivain.

Dans son bel ouvrage, Condorcet nous montre d’abord l’Hôpital en Italie, chez le connétable de Bourbon, au parlement et au concile de Bologne. On le voit ensuite à la tête des finances. Plus tard, c’est le chancelier, le ministre, l’homme d’État, dont les actes se déroulent devant le lecteur.

Une vie si pleine, si glorieuse, ne pouvait être convenablement appréciée dans un écrit de soixante minutes de lecture, comme le demandait l’Académie. Aussi, Condorcet ne tint aucun compte de la prescription : son éloge avait trois fois plus d’étendue que ne le voulait le programme. La mise hors de concours était donc pour notre confrère un événement prévu. Je ne pense pas que nous devions nous montrer aussi faciles au sujet des critiques que l’ouvrage fit naître dans l’aréopage littéraire, et dont l’auteur du Lycée a conservé divers échantillons.

Suivant la Harpe, le style de l’éloge de l’Hô-