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DE LA SCIENCE, ETC.


leurs à une mesure commune, devient une partie nécessaire de la mathématique sociale.

La valeur d’une chose peut n’être pas la même, si on la considère comme actuellement et absolument disponible, comme ne l’étant que pour un temps, après lequel elle doit cesser de l’être pour le même individu, comme ne devant le redevenir qu’à une certaine époque.

Ces diverses considérations s’appliquent à toutes les choses dont on peut tirer un service quelconque, sans les altérer, ou dont les altérations peuvent être évaluées.

De là naît la théorie de ce qu’on nomme intérêt de l’argent.

Quel que soit l’objet que cette science considère, elle renferme trois parties principales : la détermination des faits, leur évaluation, qui comprend la théorie des valeurs moyennes, et les résultats des faits.

Mais, dans chacune de ces parties, après avoir considéré les faits, les valeurs moyennes ou les résultats, il reste à en déterminer la probabilité. Ainsi, la théorie générale de la probabilité est à la fois une portion de la science dont nous parlons, et une des bases de toutes les autres.

On peut diviser les faits en deux classes : les faits réels, donnés par l’observation, et les faits hypothétiques, résultant de combinaisons faites à volonté. Sur tant d’individus nés le même jour, tant sont morts la première année, tant la seconde, tant la troisième ; voilà des faits réels. Je suppose deux dés de six faces,