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ANNIVERSAIRE

NOTE. On voit que la motion de Condorcet portait uniquement sur les titres de noblesse, les titres généalogiques. L’abolition des titres nobiliaires avait déjà été ordonnée par un décret du 19 juin 1790, sanctionné par le roi le 23 [1]de la même année.la terre.

Il a plu au Journal des Débats de transformer ces titres nobiliaires en volumes de documents relatifs à l’histoire de France, laborieusement rassemblés par les Bénédictins de Saint-Maur.

Voici le passage ; il est curieux :

« Ce ne fut qu’en 1762, sous Louis XV, et durant le ministère de M. Bertin, que furent ordonnées les recherches et la réunion de tous les documents historiques qu’il serait possible de découvrir dans le royaume..... Dès lors tous les travaux commencèrent avec une grande activité. Les Bénédictins de Saint-Maur s’associèrent à cette entreprise ; les manuscrits arrivaient en foule, et le premier volume, contenant les chartes et diplômes de la première race, allait paraître, lorsque la révolution éclata. Les fonds furent supprimés, et une grande partie des documents recueillis furent brûlés sur la place des Piques (place Vendôme) le 22 février 1793. C’EST CONDORCET QUI AVAIT FAIT LA MOTION DE CET ACTE DE VANDALE [2]! »

(Journal des Débats, reproduit par le Journal général de l'instruction publique du 17 avril 1834.)

Quatre ans après, M. Alfred Nettement publie, dans la Gazette de France, une Histoire politique et littéraire au Journal des Débats et là, au milieu d’une chaleureuse tirade sur l'impiété

  1. Loi en forme de lettres patentes qui abolit la noblesse héréditaire et les titres nobiliaires. Coll. off. du Louvre, tom. I, p. 950.
  2. Pour ne laisser dans l’esprit le plus défiant aucun doute sur la nature des pièces brûlées ce jour-là sur la place Vendôme, nous transcrivons les paroles du Moniteur :

    « PARIS. — Le vendredi 22 lévrier 1793, il sera brûlé, sur la place des Piques, 347 volumes et 35 boîtes, formant le reste des titres et pièces généalogiques qui composaient le cabinet des anciens ordres. »

    Il n’est pas question là des chartes et diplômes de la première race.

    Il est superflu de dire qu’il n’existe au Moniteur aucune trace d’une motion de Condorcet, ni d’un autre, tendant à faire brûler des livres.