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LETTRE DE CONDORCET
A L’ASSEMBLÉE NATIONALE.


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Paris, 28 janvier 1791.


MONSIEUR LE PRÉSIDENT,


L’Assemblée nationale a renvoyé à l’examen de l’Académie une solution du problème de la trisection de l’angle, par M. Guérin.

En 1775, l’Académie a pris et rendu publique la résolution de ne plus examiner ni trisection de l’angle, ni duplication du cube, ni quadrature du cercle, ni mouvement perpétuel.

Les problèmes de la trisection de l’angle et de la duplication du cube sont résolus depuis deux mille ans, et, si l’on cherche encore à les résoudre, ce n’est que par une ignorance absolue de ces questions. L’impossibilité de trouver la quadrature du cercle est aussi démontrée que peut l’être une chose de ce genre, et celle d’un mouvement perpétuel l’est également. Ainsi, en renonçant à examiner les prétendues solutions nouvelles de tous ces problèmes, l’Académie a été bien sûre de n’exclure aucun travail utile.

Le motif qui l’a déterminée à les examiner pendant longtemps, a été uniquement la crainte de paraître adopter en corps une opinion, et elle a mieux aimé