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LVII
DE CONDORCET.


l’Académie française ; que l’idée vivement soutenue auprès des ministres de Louis XVI, d’une censure académique qui eût sans cesse entravé dans sa marche l’historien de nos travaux, appartenait à Buffon ; que d’Alembert enfin, lorsqu’il mandait à Lagrange, en date du 15 avril 1775 : « Nous essuyons à l’Académie des sciences, M. Condorcet et moi, des tracasseries qui nous dégoûtent de toute étude sérieuse, » désignait catégoriquement l’illustre naturaliste. Ces divisions déplorables, sur lesquelles je n’entends, au surplus, émettre aucune opinion, nous ont été révélées par la correspondance de la Harpe et une foule de pièces inédites ; mais on en chercherait vainement des traces, et cette remarque a bien son prix, dans les éloges du loyal secrétaire de l’ancienne Académie.

Fontenelle a laissé quelques lacunes dans ses éloges des académiciens morts de 1699 à 1740. Est-ce à dessein ? On serait tenté de le croire en remarquant parmi les noms oubliés ceux du duc d’Escalonne, du fameux Law et du père Gouye. Je ne léguerai pas, en ce qui concerne Condorcet, un pareil doute à nos successeurs. S’il ne fit point l’éloge du duc de la Vrillière, c’est