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DISCOURS SUR L’ASTRONOMIE


la main des plus habiles, y ont enfin été assujetties par M. de La Place. Ainsi, depuis un siècle, tous les phénomènes célestes que Newton n’a pu connaître, sont venus comme d’eux-mêmes se ranger sous la loi que son génie leur a imposée.

Ainsi, chaque nouvelle variation, que des observations plus longtemps continuées, ou des instruments plus parfaits, ont fait remarquer dans le mouvement des astres, chaque méthode nouvelle qui a permis aux géomètres d’y appliquer le calcul avec plus de précision, ont servi à confirmer le système de la gravitation universelle. Si quelques-uns des phénomènes astronomiques attendent encore que les progrès du calcul et le temps nécessaire pour mieux connaître les lois auxquelles ils sont soumis, permettent de les comparer à ce même système, l’expérience de plus d’un siècle assure qu’on obtiendra le même résultat ; et l’édifice hardi, élevé par Newton, raffermi par les mains de vingt hommes de génie et par cent ans de travaux, repose aujourd’hui sur des fondements inébranlables.

Tel est, Messieurs, le tableau que nous comptons exposer à vos regards ; nous suivrons dans les leçons, mais sans nous assujettir absolument au même ordre, la Cosmographie de M. Mentelle, ouvrage où l’on trouve une exposition claire, complète et précise du système du monde. On nous pardonnera sans doute d’ajouter ici quelques réflexions sur le principe de l’attraction considéré en lui-même. Newton fut accusé d’avoir voulu ramener dans la physique les causes occultes des anciens, remplacées alors depuis