tion ; si on est étonné de voir l’homme déterminer le mouvement d’astres que leur distance dérobe à ses regards, tracer la route de ceux qu’il n’a fait qu’entrevoir, suivre leur marche dans un espace où il ne peut plus les observer, trouver enfin, dans les vastes régions du ciel où l’œil découvre à peine une lumière confuse, cette multitude de soleils dont le nombre et l’éloignement confond l’intelligence : une admiration non moins grande vient frapper la raison elle-même, quand elle se représente à quel degré de perfection
il a fallu porter tous les arts pour parvenir à
donner aux instruments la justesse qu’exigent des
observations précises ; quand on songe à tout ce que
les recherches d’optique sur lesquelles la construction
de ces instruments est fondée, ont demandé d’expériences
délicates, de finesse et de sagacité, et à cette
masse d’observations nécessaire pour former de grandes
théories ou pour confirmer celles que le génie
avait devinées ; quand on se représente enfin cet immense
édifice qu’il a fallu que les mathématiciens
eussent élevé, pour pouvoir réduire à des lois simples
ces mouvements en apparence si irréguliers et
si compliqués. Ainsi, loin d’avoir été trompés par
l’effet imposant que produit, à la première vue, ce
vaste et brillant tableau des efforts et de la puissance
de l’esprit humain, nous éprouvons en l’examinant
une surprise plus profonde et une admiration plus
éclairée.
Nous vous exposerons d’abord comment, pendant une longue suite de siècles, les hommes, quelquefois aidés par le génie, souvent guidés seulement par