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LIII
DE CONDORCET.


drait aussi le parallèle avec tout ce que l’éloge du même académicien, prononcé par l’abbé Delille, son successeur, renferme de plus élégant.

Les compositions biographiques de Condorcet brillent par ce qui devait naturellement en faire l’essence. L’histoire de l’esprit humain y est envisagée de très-haut. Dans le choix des détails, l’auteur a constamment en vue l’instruction et l’utilité, plus encore que l’agrément. Sans trahir la vérité dont les prérogatives doivent primer tout autre intérêt, toute autre considération, Condorcet est sans cesse dominé par cette pensée, que la dignité du savant se confond, à un certain degré, avec celle de la science ; que les applaudissements accordés à la peinture spirituelle de tel ou tel ridicule, sont de pauvres dédommagements du tort, pour léger qu’il soit, qu’on a pu faire à la plus modeste branche des connaissances humaines.

On a trop attendu de Monsieur plus que Fontenelle comme Voltaire appelait notre confrère sur l’adresse de plusieurs lettres inédites que j’ai dans les mains, en espérant trouver dans ses éloges des chapitres complètement rédigés